Après
trois romans traduits, dont une importante fresque en deux volumes, un
quatrième en cours de traduction, une adaption cinématographique, Duyên Anh
reste un écrivain à découvrirde toute urgence- depuis dix ans. Comprenne qui
voudra.
Il n'est pire cliché que celui qui a le grain dur: dire, par exemple,
que le destin d'un homme symbolise, de facon tragique, celui de son pays. On
voudrait qu'il en soit autrement et pour toujours. J'aurais préféré ne
jamais rencontrer Duyên Anh. Je ne me serais privé d'une connaissance émue
et circonstanciée d'une région du monde où la France n'a pas brillé par sa
présence, mais celui qui est devenu un ami aurait continué a couler des
jours plus heureux d'écrivain prisé par la jeunesse du Vietnam, et pas
seulement dans le Sud où ce Nordiste vivait depuis vingt ans lorsque les
bô dôi (1)
entrèrent dans Saigon le 30 avril 1975, mettant fin à quatre-vingts ans de
colonisation francaise et trente ans de guerre fraticide. Les aurores
radieuses ne se sont malheureusement pas levées depuis ceci est un nouvel
avatar dont est coutumier le pays du Dragon.
De son vrai nom Vu Mong Long, Duyên Anh est né en 1935 à Thai Binh,
petit chef-lieu de province du delta du fleuve Rouge. Il a grandi au sein
d'une famille pauvre de lettrés mais a dû quitter trop tôt le lycée d'Hanoi.
"Si les Francais sont demeurés longtemps dans mon pays, dit-il, il y a un
grand écart entre ce fait historique et moi-même. Enfant, je ne suis pas
allé a l'école francaise. En mars 1945, les Japonais ont remplacé les
Francais. Ils ont très vite capitulé mais en ayant le temps de perpétrer un
crime impardonnable: des centaines de milliers de mes compatriotes sont
morts de faim en trois mois. Puis les Francais sont revenus. Nous avons dû
les combattre et c'est leur mauvais jour que j'ai connu petit, ils
détruisaient, brûlaient, massacraient. Une guerre inutile qui faisait tache
sur la valeur de la résistance aux nazis. Les Francais ont dû eux aussi
s'incliner. Une nouvelle page s'est ouverte avec la période américaine. La
plus sale des guerres, trahissant l'esprit de la Fayette..."Ces années de
l'éducation abrupte, Duyên Anh les raconte dans un gros roman intitulé tout
simplement Les Enfants de Thai Binh (2). La guerre d'Indochine vue et
vécue par une poignée de copains qui évolueront au cruel gré des événements,
et relatée par un Vietnamien, voilà qui aurait dû alerter sinon intéresser:
il n'existe pas de roman semblable en France. Mais, refrain usé, on préfère
les auteurs de format hexagonal et les relents, nonlens volens, de
nostalgie ou d'exotisme si souvent faisandés (3).
Après la partition du pays en 1954 (accords de Genève), le jeune Vu
migre au Sud, comme un million des siens, plus par goût de l'aventure quant
à lui. Il est tour à tour gardien de vélos, homme-sandwich pour cirque,
précepteur, prof de guitare, puis rédacteur au ministère de la Jeunesse. Cet
autodidacte publie une première nouvelle en 1960, "Fleur Thiên Ly" (4). Dès
lors, il ne cessera d'écrire, auteur prolifique (50 titres jusqu'en 1975),
tout en travaillant pour des journaux saigonnais ou en dirigant certains,
satiriques, tels Con Ong (L'Abeille) ou Nguoi (L'Homme). Peu à
peu, il s'impose comme "l'écrivain des jeunes"' faisant des gosses des rues
les attachants personnages de ses livres. Romans, essais, nouvelles, poèmes,
rien ne lui est étranger, pas même la musique quisqu'il aime composer,
tradition fort vietnamienne. Son best-seller, Thang Vu ( Le Gosse Vu
), qui ouvre en francais Les Enfants de Thai Binh, a été réimprimé
douze fois. Cette activité multiple et incisive le fera épingler par le
pouvoir communiste qui le cataloguera aussitôt : l'un des "dix auteurs les
plus dangereux du Vietnam".
Le 8 avril 1976, il est arrêté par les forces de sécurité. Jamais jugé,
il va errer de prisons en camps de rééducation jusqu'en septembre 1981 : une
liberté toute provisoire due aux efforts conjugués d'Amnesty International
et du Pen Club. Tous ses écrits ont été confisqués, ou détruits, ses livres
mis à l'index. Dans ma préface à Un Russe à Saigon, j'ai évoqué cette
expérience sinistre, des interrogatoires aux confessions obligatoires puis
aux tentatives de zombification par le camp, certain situé dans les
anciennes zones de bombardements intensifs. Là, les prisonniers
défrichaient, sautaient sur les mines, crevaient de faim. La résistance de
Duyên Anh, ce seront, en partie, les poèmes qu'il s'acharne a mémoriser : il
ne dispose ni de papier ni de crayon - ce qui le fait critiquer quelques
aspects du film de Rachid Bouchared (5) ... Libéré, il tâche de les
transcrire pour les sauver de l'oubli et les faire sortir du pays ainsi
qu'un roman rédigé tant bien que mal à Saigon (lire l'entretien). En avril
1982, sa femme, très éprouvée, et leurs deux enfants sont autorisés a partir
; le troisième, l'ainé, a déjà fui par bateau, chemin périlleux que le père
prenda lui-même en mars 1983. Après cinq tentatives infructueuses, il
devient l'un des nombrdes nombreux boat-people qui firent un temps la
une des médias pour tomber ensuite dans les eaux noires de l'indifférence
(des dizaines de milliers sont encore dans des camps dits de réfugiés). Il
parvient à Poulo Bidong (Malaisie), où il attend six mois (tout le "loisir"
d'y écrire Un Russe à Saigon ...) la possibilité de rejoindre sa
famille accueillie en France.
C'est à l'automne 1984 que je le rencontre dans un modeste appartement
de banlieue parisienne, l'ayant découvert dans les colonnes d'Index on
Censorship (6), magazine qui depuis vingt-cinq ans soutient les
créateurs et intellectuels persécutés. Il m'apprend que son oeuvre est
systématiquement piratée par des éditeurs exilés profitant du fait que le
Vietnam n'a pas signé la convention sur le copyright. Il espère que la
traduction, dès 1986, de ses romans le sortira du marasme économique et de
l'isolement. Il n'y a pas d'autres auteurs vietnamiens traduits. Je m'apercois
qu'une fois encore échapper à l'enfer est suspect et, plus tard, qu'il n'est
de bon écrivain vietnamien que dissident, alors en odeur de sainteté auprès
des journalistes toujours en avance d'un vieux réflexe conditionné.
Fin 1987, Duyên Anh se rend aux Etats-Unis pour la parution de ses
mémoires de prison et débattre avec la communauté des exilés. Mais le 30
avril 1988 (13e anniversaire de la chute de Saigon, rebaptisée Hô Chi
Minh-Ville), il est sauvagement attaqué dans une rue d'Orange County,
banlieu de Los Angeles, par quatre jeunes Vietnamiens adeptes du karaté. Ce
"contrat" non officiellement revendiqué a failli réduire un écrivain au
silence. Plongé dans le coma, atteint d'hémiplégie du côté droit, rapatrié
sanitaire (je dois ici souligner l'aide de Franca et Pierre Belfond), il
reste profondément handicapé et a dû difficilement réapprendre à écrire de
la main gauche. Ayant une quinzaine d'ouvrages à son actif depuis qu'il est
en exil, et continuant de couvrir d'épais cahiers d'écoliers, on peut
considérer que Duyên Anh est à nouveau un miraculé. A tel point qu'il
travaille, de mémoire, puisqu'il n'y a plus d'archives, à une anthologie de
la poésie vietnamienne des années 1940-50, période qu'il estime la plus
remarquable.
Je dois à la chronique hélas dramatique, dût-elle paraitre intensée,
d'ajouter que le calvaire familial a connu en cette année 1988 un point
culminant : en septembre, un Tupolev 134 de fabrication soviétique en
provenance d'Hanoi s'est écrasé près de l'aéroport de Bangkok pour des
raisons non éclaircies. 75 morts, parmi lesquels Thiên Huong, "ma fille
aimée", et son mari David, d'origine écossaise, au retour d'un voyage de
noces. C'était la première fois que l'un des Vu revenait au pays des
ancêtres et si quelqu'un pouvait être les yeux et l âme lumineuse du père,
c'était bien Thiên Huong, dédicataire d'ailleurs du Russe à Saigon,
roman de l'amour maudit entre Vietnamienne anticommuniste ardente et un
ingénieure russe trop naïf pour n'être pas broyé.
Il fallut un courage peu ordinaire à Duyên Anh pour renaitre des abimes
successifs. C'est ce qui me pousse à m'obstiner, changeant au besoin
d'éditeur : faire connaitre l'oeuvre d'un auteur témoin de son temps, et du
nôtre, qui a pour la jeunesse de son pays le regard de qui, coûte que coûte,
n'a pas renoncé à sa propre vérité.
On le comprendra en lisant les romans parus, on confortera cette
impression, je pense, lorsque les éditions du Seuil publieront en 1997 un
nouveau livre, l'histoire de ces métis amérasiens, mal aimés en terre
natale, mal accuellis souvent dans la patrie des anciens GI, leurs
géniteurs. Quoi qu'il en soit, il est temps de découvrir Duyên Anh.
Ghislain Ripault
Notes:
1. Soldats révolutionnaires
2. Thai Binh : la paix universelle
3. Il est des exceptions, comme les romans de Jean Hougron, auteur de mon
adolescence don j'ai relu récemment La Nuit indochinoise, ensemble de sept
livres réedité en deux volumes substantiels. (Bouquins/Laffont).
4. Traduite en anglais par James Banerian pour son anthologie présentant dix
auteurs vietnamiens, Vietnamese shorts stories, Sphinx Publishing, Arizona,
USA, 1986.
5. Sous le titre "Poussière de vie", ce cinéaste d'origine algérienne a
adapté La Colline de Fanta, récit de survie d'enfants voués au camp de
rééducation.
6. Adresse: Lancaster House, 33 Islington Highstreet, London N1 9LH. Depuis,
le magazine a mué en format livre mais publie toujours des auteurs
remarquables du monde entier.
Bibliographie:
Un Russe à Saigon, traduit par Jean Maïs et Ghislain Ripault,
Belfond, 1986
La Colline de Fanta, traduit par Pierre Trân Van Nghiêm et G. Ripault,
Belfond, 1989. Réédition Fayard, 1995
Les Enfants de Thai Binh, traduits par les mêmes, tomes 1 et 2,
Fayard, 1993, 1994
Entretien Duyên Anh
"Nous avons oublié de rire depuis dix ans."
Entretien réalisé par G. Ripault
à l'occasion de la sortie du film de Rachid Bouchareb, en 1995.
Dans quelles conditions avez-vous pu écrire La Colline de Fanta?
Quand j'étais au camp de rééducation Z 30 D, à Ham Tan (Centre Vietnam), des
prisonniers de Phuoc Long sont arrivés. Ils nous ont raconté l'origine de la
colline de Fanta. Phuoc Long était un archipel de prisons, chacune étant
réservée à une catégorie de détenus. Il y avait celle des officiers, celle
des fonctionnaires, celle des opposants, celle des prostituées, celle des
drogués, et aussi celle des petits pickpockets, des gamins des rues, des
orphelins, etc. Cette dernière, évoquée en détail par nos nouveaux
compagnons de geôle, m'a le plus ému et m'arraché des larmes. Me sachant
écrivain, ils ne m'ont épargné aucun fait, depuis l'arrestation des enfants,
jusqu' a leur mort ou leur libération, en espérant qu'une fois dehors, je
pourrais écrire cette histoire. Ils voulaient surtout que je n'oublie jamais
le nom qu'ils avaient inventé, "La colline de Fanta". Ils m'ont fait
promettre que même si je devenais un réfugié, je publierais ce livre sous ce
titre. Depuis lors, je n'ai pas cessé d'être hanté par la vision de ces
enfants affamés, maltraités, morts dans la solitude, la plupart sans parents
et ne pouvant même pas pleurer sur leur passé. Car les enfants sont plus
sensibles à la souffrance que les adultes. Lorsqu'on m'a permis de rentrer
chez moi en septembre 1981, grâce aux interventions d'Amnesty et du Pen Club
international, j'ai tâché de me remettre à écrire. J'ai rédigé un roman puis
mon style s'étant amélioré, j'ai commencé la colline de Fanta. Ma
femme et mes enfants étaient déjà partis mais le gouvernement vietnamien ne
m'autorisait pas à les rejoindre. Le livre terminé, il fallait donc trouver
le moyen de l'expédier en France. En 1982, la corruption pourrissait toute
l'administration, de haut en bas, et dans toutes les catégories: grâce à
l'argent, tout pouvait aller à merveille. Je recourus aux services d'un ami
pour dactylographier mon livre puis je détruisis le manuscrit. Je demandai à
une amie de lier connaissance avec un employé de la poste. Celui-ci exigeait
500 dôngs, alors qu'il gagnait dans les 50 dôngs par mois. J'ai accepté et
j'ai dû diviser mon roman en dix paquets dûment affranchis à l'adresse de ma
femme, censés être envoyés par des expéditeurs aux noms fantaisistes. C'est
ainsi que le livre parvint en France.
Que pensez-vous de l'adaptation?
J'ai toujours espéré que le public francais s'intéresserait à La Colline
de Fanta, c'est pourquoi je suis heureux que Fayard le republie à
l'occasion de la sortie de "Poussière de vie". C'est une bonne chose que ce
film existe mais, d'autre part, je pense que rares sont les auteurs qui sont
satisfaits de l'adaptation cinématographique de leurs oeuvres. Ils sont
encore plus réservés s'il s'agit d'une adaptation dite libre, sinon jugée
par eux abusive. Ce qui est fait est fait, rien ne sert de le déplorer, et
puis le cinéma, c'est autre chose. Si le film fait lire le roman, chacun
jugera.
Quels sont vos projets?
Aujourd'hui, je n'ai ni ambition, ni projet. Mon seul désir est de continuer
à écrire. Ici, en France, on a commencé à traduire des auteurs vietnamiens,
mais je suis fier d'avoir été le premier, et d'avoir pu témoigner. Peut-être
raconterai-je aussi un jour ce qu'est notre vie ici. Ma femme, mes enfants
et moi-même ressentons durement cet exil. Nous avons oublié de rire depuix
dix ans, nous rappelant vaguement avoir pleuré.
Que pensez-vous du rapprochement franco-vietnamien?
Le rapprochement franco-vietnamien est une excellente chose. J'espère pour
mon pays un avenir tout simple : que nos campagnes n'offrent plus le
spectacle de l'homme attelé à la charrue à la place du buffle. A quoi bon
disserter sur la démocracie, la liberté, les droits de l'homme, si on n'a
pas de quoi manger et s'habiller correctement?
Espérez-vous revoir votre pays?
Je ne reviendrai dans mon pays que pour y mourir, n'importe quand. Mais
demander une autorisation pour y revenir et y vivre, ce n'est pas possible.
Un exil sans fin, ca vaut encore mieux.
J'ai composé des vers pour oublier l'épuisement, pour vaincre le triste
sommeil. Mais, surtout, j'ai composé des vers pour exister. Certains d'entre
nous confondent vie et existence, ce qui engendre bien des contradictions,
bien d'amers malentendus. Je pense que l'homme existe, et je n'ai aucune
haine envers lui.
Duyên Anh, Poèmes de prison (oeuvre inédite)
Poésie
Duyên Anh Poèmes de
prison
traduits du vietnamien par Pierre Tran Van Nghiêm et Ghislain Ripault
Le supplice le plus redouté
J'ai passé deux mille cent quatre-vingt-dix nuits
en prison
Les épaules encores sensibles mais le dos déjà mort
le corps exténué dans la forêt
L'âme épuisée dans le cachot en pierre
Vous saurez définir le mot flétrissure
quand vous serez condamné à la déportation
quand le jour de revoir votre femme et vos enfants
sera repoussé à l'infini
et au déluge le jour de retrouver la liberté
La souffrance
pour moi
n'a pas d'importance
Elle est simple comme le simple bonheur
Pourtant la seule chose que je redoute
c'est que la haine m'habite un jour
contre ceux qui m'ont arrêté et m'ont torturé
A tout prendre ce ne sont que des hommes
attachés à la vie de toutes leurs forces
Pourtant qu'est-ce qui nous sépare d'eux
Est-ce l'homme ou l'inhumaine doctrine
L'homme est un éternel solitaire
Il a soif de se regrouper
de se regrouper toujours plus serré
Sous les neuf étages de la honte et du désespoir
J'aime toujours l'être humain
Sans lui il n'y a plus ni ciel ni terre
Que dirais-je dans mes poèmes
Le poète chante l'amour et non le massacre
Tuez-moi je ne hairai pas
La torture
On vous passe une liasse de feuilles vierges
dûment numérotées
Vous pouvez annuler ce que vous aurez écrit
Mais défense de déchirer
Les replis de votre pensée passeront au microscope
Ecrire quoi
Vous accuser
M'accuser de quoi
De votre vie depuis l'âge de dix ans
jusqu'à votre chute dans la nasse
On vous ajoute une liasse de feuilles vierges
dûment numérotées
Ecrire quoi
Votre vie
J'ai écrit
Ecrivez encore
Ecrire quoi
Votre vie depuis l'âge de dix ans
jusqu'à votre chute dans la nasse
On vous passe encore une liasse de feuilles vierges
dûment numérotées
Ecrire quoi
Votre vie
J'ai écrit deux fois
Ecrivez encore
Déclarer quoi
Votre vie depuis l'âge de dix ans
jusqu'à votre chute dans la nasse
Vous devez écrire jour après jour mois après mois
Ecrire jusqu'à l'épuisement jusqu'à l'abrutissement
Jusqu'à perdre conscience
Alors on découvre la vérité
Innocent vous serez condamné
Ami
Cette lettre d'amour combien de fois allez-vous l'écrire
Moi j'ai eu l'honneur d'écrire
quatre cents fois
cette autocritique
Si vous êtes interné dans les prisons de Chi Hoa et de Gia Dinh, par
exemple, vous comprendrez très vite que papier et plumes vous sont
interdits. Un simple crayon et vous serez enchainé, mis au cachot. Un
morceau de papier portant quelques phrases insignifiantes et vous serez
classé dans la catégorie des détenus dangereux, on vous contraindra à
rédiger votre autocritique pendant des mois et des mois. Je fermais les yeux
pour composer les vers, je les ouvrais pour corriger quelques pieds, je m'
étendais, la tête posée sur mes bras et j'apprenais ces vers par coeur. Une
fois libéré, je me suis empressé de transcrire les poèmes dont je me
souvenais encore et je les ai envoyés clandestinement à l' étranger...
Quelques confidences de celui qui a écrit des vers en prison (extraits)
|